Assises des eaux pluviales : bilan, retours d’expériences et défis à venir

Organisée par IDEAL Connaissances et le réseau EAU, avec DOUAISIS AGGLO et l’agence de l’eau Artois-Picardie, l’édition 2019 des Assises nationales de la gestion durable des eaux pluviales a eu lieu les 5 et 6 juin à Douai et fut une réussite. Elles ont rassemblé près de 600 participants. 

Porté par la présentation des conclusions du rapport Roche (rapport rendu en avril 2017 mais jamais publié officiellement) en ouverture de session, ce rendez-vous des acteurs de la gestion durable des eaux pluviales a été l’occasion de débats très suivis, autour des propositions de ce rapport et des actions à mener au cours des 10 années à venir pour « relever le défi », ainsi que sur la place de l’eau de pluie dans la GEMAPI (« GEstion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations »), ponctués de retours d’expériences concrets.

Valorisation des retours d’expériences pour une meilleure connaissance des enjeux locaux

Le diagnostic très complet aboutit à des propositions, à mettre en œuvre dans un plan d’actions sur 10 ans, visant une gestion mieux intégrée des eaux pluviales et des eaux dites « de ruissellement », afin d’en maîtriser les trois enjeux :

  • les ressources (enjeu quotidien),
  • le déversement de la pollution (enjeu du temps de pluie)
  • et les inondations (enjeu des situations rares et extrêmes).

Parallèlement aux recommandations du rapport, la réalité du terrain a fait remonter une forte demande de portage politique, de transversalité et de mobilisation de tous les acteurs, publics et privés. La valorisation du retour d’expérience et une meilleure prise en compte des spécificités territoriales donneront les moyens de mieux connaître les territoires et leurs enjeux locaux. Un retour ciblé d’expériences permettra de créer une typologie des situations de terrain et ainsi, une connaissance à partager par tous les acteurs.

Connaissance, co-construction et souplesse, les facteurs-clés du succès

Si le rôle primordial d’une approche territoriale de la problématique des eaux pluviales englobe des thématiques différentes, au cœur des préoccupations des collectivités (gestion des eaux pluviales dans l’aménagement du territoire, lutte contre la perte ou l’érosion des sols, outils de gestion durable, zonage pluvial, identification et lutte contre les micropolluants, GEMAPI, etc…), les compétences en sont souvent éclatées. Face à cette situation et pour réussir dans les 10 ans du rapport Roche, les réponses se trouveront dans une co-construction, à plusieurs niveaux : institutionnel, financier, sociétal et technique…

Une nécessaire prise en compte de la conscience locale exprimée par les citoyens face aux nuisances (inondations, pollution) doit y être associée, afin de faire exister cette parole dans la co-construction, permettre une appropriation et pouvoir ainsi proposer des solutions en adéquation avec la gestion environnementale de chaque territoire et déclinées avec souplesse.

Le morcellement des compétences institutionnelles et la pléthore d’outils compliquent le processus de maîtrise globale des eaux pluviales.

Co-construction et souplesse doivent donc être les maîtres-mots pour préparer la SOCLE 2 (« Stratégie d’Organisation des Compétences Locales de l’Eau »), qui sera mise à jour en 2021, dans le cadre de la mise à jour des SDCI (« Schémas Départementaux de Coopération Intercommunale »). La SOCLE semble cependant vouloir définir une autorité organisatrice et de coordination des stratégies sous surveillance de l’État. De plus, le comité de pilotage de la deuxième séquence des Assises de l’Eau rendra bientôt ses conclusions et la parole citoyenne ne devra pas être oubliée pour réussir cette construction.

2021, une échéance importante

Le transfert de compétences aux ECPI, ainsi que les élections municipales, sont des échéances à prendre en compte dans l’élaboration d’un plan d’actions sur 10 ans. Les prochaines Assises nationales de la gestion durable des eaux pluviales auront lieu en 2021 : les acteurs devront être au rendez-vous, opérationnels et prêts à sensibiliser et former les nouvelles équipes territoriales. Il reste deux années pour développer une méthodologie et des outils pédagogiques. 

Des temps forts et rencontres animées sur le salon professionnel et des conférences très suivies

34 exposants, professionnels de l’eau et acteurs du territoire, présentaient leurs projets :  

  • Solutions innovantes durables, accompagnement technique, améliorations des infrastructures, modélisation de débordement et d’autres expertises en VRD, déraccordement, etc.,
  • Démonstration du logiciel « Cometa » destiné à accompagner les changements de pratiques, sur le stand du Département du Nord
  • Jusqu’au 150 auditeurs réunis en ateliers thématiques, notamment autour des questions de positionnement durable de la gestion des eaux pluviales dans l’aménagement du territoire et sur l’entretien des installations en techniques durables
  • Signature d’une charte de coopération et d’innovation pour faire émerger des pistes de solution pertinentes répondant aux problématiques locales, entre Christian Poiret, président de DOUAISIS AGGLO et Didier Allanos, directeur général SUEZ Eau Région Hauts-de-France.